Histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur

Vous vous intéressez aux différents matériaux de construction et vous vous demandez quelle est l’histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur ? Alors cet article comblera votre curiosité ! Embarquez pour un voyage historique, qui vous transportera de l’Antiquité à la Révolution industrielle, avant de revenir aux temps présents. Mais si nous commencions par expliquer comment est fabriqué le plâtre ?

Comment est fabriqué le plâtre ?

Le plâtre provient d’une roche, le gypse, appelé aussi pierre à plâtre. Cette roche est chauffée à haute température dans un four industriel rotatif. Avant l’industrialisation du processus de fabrication, cette action se déroulait de manière artisanale, dans les fours des paysans chauffés au bois. Le but de cette étape est de faire s’évaporer l’eau contenue dans le gypse et, donc, de le déshydrater. Ce processus s’appelle la calcination.

Le produit est ensuite broyé, dans le but d’obtenir une poudre fine. Depuis l’industrialisation, cette opération a lieu dans un broyeur. Mais, lorsqu’il était fabriqué de manière artisanale, elle se faisait à la main, sur le sol.

On malaxe enfin la poudre avec d’autres composants, qui peuvent varier selon les méthodes de conception. Le plâtre est fabriqué ! Il suffit ensuite de le mélanger avec de l’eau pour obtenir cette pâte caractéristique, qui prend en quelques dizaines de minutes, puis durcit.

Passons maintenant à l’histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur.

Histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur : des origines qui remontent au néolithique

Le plâtre est l’un des plus anciens liants employés dans la construction. Il n’est devancé que par l’argile. On a découvert les premières traces de son utilisation en Turquie, sur le site de Catal Hüyük. Elles remontent au néolithique, vers 9000 à 6000 av. J.-C. De l’enduit constitué de plâtre et de chaux a été identifié dans ce village. Il servait de support à des fresques et à des peintures murales.

Continuons notre histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur en nous intéressant maintenant aux origines de cette pratique en France.

Histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur : en France dès le Moyen-Âge

En France, on estime que son usage remonte à l’Antiquité, pour des utilisations diverses. Mais c’est seulement au Moyen Âge qu’on commence à l’utiliser en tant qu’enduit ou mortier. Ses qualités sont remarquées et particulièrement appréciées : il est ignifuge et incombustible, tout en étant solide. Une aubaine pour le domaine de la construction et pour l’habitat, dont l’un des risques majeurs reste l’incendie. Louis XIV l’impose d’ailleurs en 1667 sur les façades et les murs intérieurs des bâtiments de la capitale. En cause, le grand incendie de Londres de 1666, qui a ravagé la ville.

Autre atout, il ne dégage aucun composant toxique. En outre, il ne se fissure pas. Et comme il est poreux, il permet de réguler le taux d’humidité des logements. C’est donc tout naturellement qu’il remplace le torchis, jusqu’ici plébiscité. On commence à recouvrir les murs d’enduits constitués de plâtre et de chaux. Les plafonds, eux, sont fabriqués avec du plâtre et du bois.

C’est d’abord en Île-de-France et en Provence qu’il s’invite dans le bâti, avant d’être utilisé dans le reste du pays. Le sol du Bassin parisien est riche en gypse de bonne qualité. La Butte Montmartre en constitue d’ailleurs l’emblème. Ailleurs, on en trouve dans le Jura, en Lorraine, dans les Alpes, en Provence, en Charente et dans certaines parties du Sud-Ouest. Ces régions vont rapidement l’exploiter.

Facile à extraire et transformé sur place, le gypse se révèle très vite indispensable pour la construction, comme nous allons le voir en poursuivant notre histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur.

Un procédé de fabrication qui fait perdre au plâtre une partie de ses qualités

Surnommé l’Or blanc, il est fabriqué de manière artisanale jusqu’à la Révolution industrielle. En 1822, Pierre-Etienne Lambert entame l’industrialisation de la fabrication du plâtre, en ouvrant la carrière de Cormeilles-en-Parisis. Située dans le Val d’Oise, cette carrière a permis de faire du plâtre de Paris une référence. Deux siècles plus tard, la pureté de son gypse est toujours une renommée. 60% du plâtre destiné aux exportations provient d’ailleurs de cette carrière.

Cette industrialisation du processus de fabrication sonne toutefois le glas de l’utilisation massive du plâtre pour l’enduit des façades. En effet, la cuisson dans un four en feu de bois faisait varier la température à laquelle était produit le plâtre. Les murs étaient donc enduits de plusieurs couches de plâtre de diverses qualités et dont les propriétés étaient différentes. L’utilisation d’un plâtre homogène a entraîné des conséquences sur sa résistance mécanique, et à l’humidité.

Une histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur raccourcie par l’industrialisation de sa production

L’uniformisation des méthodes de production a relégué le plâtre à l’intérieur des constructions au XIXe siècle. Comme la pollution le faisait noircir, il a rapidement été considéré comme fragile, voire comme insuffisamment hygiénique. Et son emploi sur les façades a été abandonné, malgré ses grandes qualités, dont celle de nécessiter peu d’énergie pour sa fabrication.

Voilà pour l’histoire de l’utilisation du plâtre en extérieur, raccourcie par la perte des savoir-faire traditionnels. On peut encore apercevoir des façades enduites de plâtre sur la moitié des bâtiments situés dans la ville de Paris. Une partie importante des façades du bâti historique d’Île-de-France en est également recouverte.